Analyse Personnelle


J’ai particulièrement apprécié le travail de Thomas Grünfeld, malgré le fait qu’il soit assez difficile de trouver des renseignements à son sujet. Bien que ma première impression face à ses œuvres ait été la répulsion, j’ai rapidement été intriguée par ce que l’artiste avait bien pu vouloir faire passer comme message.
Le plus surprenant dans ses travaux est l’étonnante manière avec laquelle on se trouve fasciné à mesure qu’on a été repoussé de prime abord. Plus on est déconcerté et dégouté, plus on va s’interroger et chercher à comprendre pourquoi. Pourquoi est-ce que ce n’est pas beau mais que l’on ne peut en détacher ses yeux ? Pourquoi est-ce qu’une certaine douceur transparait derrière ces œuvres à l’apparence cauchemardesque? Pourquoi.
Cette douceur semble venir du fait que les œuvres de Grünfeld nous invitent à quitter notre manière rationnelle de penser, nous ramenant inconsciemment vers notre enfance, où nous avons sûrement rêvé à des monstres imaginaires et autres objets vivants… et qui s’en serait trouvé effrayé ? Pourquoi aurions nous peur de quelque chose qui fait ou a fait partie de nous ? L’artiste réussit alors à nous faire passer la barrière du dégout et à nous faire basculer du côté de la fascination.
Mais alors la portée des travaux de Grünfeld s’arrête-t-elle là, nous laissant dans nos souvenirs et notre contemplation ? Non, et c’est là toute la magie de ses œuvres. Derrière l’apparente simplicité les messages sont multiples et c’est au spectateur de parcourir le chemin afin de les découvrir. De même que l’on interprète un rêve on doit chercher et se laisser aller à des divagations afin de comprendre. Ce que l’on découvre alors a de quoi nous laisser pantois. Les messages sont profonds et certains relatifs à nous même et au sens même de la vie et de l’évolution. Comment était-il possible de cacher de si grands questionnements derrière une apparence quasi nue. N’est-ce pas digne d’un grand artiste que de montrer peu pour suggérer un maximum ?
C’est en tout cas un pari qui semble réussi pour Thomas Grünfeld. Mais peut être qu’au final il n’en est rien. Puisque l’interprétation a été laissée à l’entière charge du spectateur, on ne peut prédire l’intention réelle de l’artiste, et il nous est alors permis de supposer qu’il n’y en avait pas. Mais même comme cela la repoussante attraction exercée par les œuvres de Grünfeld suffirait à me contenter.